Eglise de la Sainte Crypto

C’est un faux problème

Entrez, entrez, fidèles cryptobros ! Soyez les bienvenus dans ce lieu de foi véritable. Car la seule voie lumineuse, la bonne voie, l’orthodoxie non fongible, c’est évidemment que tout va bien : un océan d’opportunités technologiques, avec certes quelques petites optimisations à faire, mais rien de grave. Revenons à la réalité... Nous ne sommes plus ni dans le domaine de la science qui cherche la connaissance, ni dans celui de la technique qui cherche l’efficacité : nous sommes bel et bien dans le domaine de la foi.

Il n'y a aucun malfaiteur qui blanchit en Crypto ça n'a aucun sens de suspecter tout le monde pour rien…

Cela revient à dire que les comptes anonymes en Suisse sont transparents, puisque chaque compte a un numéro. Évidemment, si on ne sait pas à qui appartient chaque numéro, la démonstration perd de sa pertinence. C’est ce qui arrive avec les blockchains : les enregistrements sont publics et consultables par tout le monde, mais l’identité des acteurs est anonyme. Quant à la gabegie énergétique, l’argumentation peut prendre diverses formes, par exemple l’abus de name dropping (smart contract, lightning network, PoS, PoW...) ou le simple discrédit ad hominem, et bien trop souvent ad feminam (“Ce n'est clairement pas une interlocutrice valable 😂”, “Qu'elle vienne débattre après s'être formée pour commencer !”). En effet, la cryptosphère est très masculine. Lorsque les députées Aurore Lalucq et Assita Kanko ont œuvré avec courage pour tenter de réglementer le secteur des cryptomonnaies, elles ont fait face à de nombreuses agressions, dont beaucoup liaient féminité et incompétence. Nous y reviendrons à d’autres étapes.